Les risques technologiques

En France et dans le monde, les initiales AZF créent un sentiment d’inquiétude. “La catastrophe AZF”, comme nous l’entendons souvent, a marqué les esprits et reste en mémoire. C’est d’ailleurs cette catastrophe qui a bougé les lignes en termes de risques technologiques. Souvenez-vous : en septembre 2001, l’usine AZF est victime d’une explosion. Suite à cette explosion, les autorités gouvernementales françaises décident de mettre en lumière les risques technologiques connus aux yeux des locataires et propriétaires de biens immobiliers (maison, appartement, immeuble…) sur le territoire français. Ces risques industriels ou technologiques doivent être référencés dans un Plan de Prévention des Risques technologiques (appelé aussi couramment PPRt) qui vise à limiter les . Ces documents officiels servent pour alimenter les diagnostics immobiliers comme ici, l’Etat des Risques et Pollutions (ERP).
Etat des risque et pollution

Quels sont les risques technologiques en France recensés dans le Plan de Prévention des Risques technologiques (PPRt) ?

L’activité des industries construites sur le territoire peut avoir des conséquences directes sur les habitants et leurs habitations avoisinantes. En fonction de l’activité et du risque identifié, le périmètre du risque technologique peut varier. Voici les risques technologiques qui sont pris en compte lors de la réalisation du Plan de Prévention des Risques technologiques (PPRt).

Effet thermique

Effet de surpression

Dans le cas spécifique d’une explosion dans une usine, il peut se passer un effet de surpression. Le souffle peut projeter des débris, du mobilier ou d’autres éléments. Ces derniers deviennent des projectiles susceptibles de blesser une personne (allant jusqu’à des lésions du tympan) ou un bien immobilier présent à proximité. Certains souffles sont tellement intenses que le bien immobilier risque un effet d’effondrement.

Le risque technologique d’effet de suppression tente d’exprimer le danger par l’intensité du souffle. Celui-ci s’évalue en mbar.

Effet toxique

Une usine peut utiliser et même rejeter des produits potentiellement toxiques. Souvent, le rejet se fait sous forme de gaz. Il se peut qu’un rejet accidentel ait lieu : rupture de tuyauterie, problème au niveau du réservoir de stockage ou encore un incendie inattendu.

Ce type de risque est difficile à évaluer géographiquement parlant. Il est mouvant en fonction de l’intensité, de la quantité de gaz et de la météo du moment. En effet, la taille du nuage de gaz toxique et son déplacement sont liés à tous ces facteurs. Cela modifie la concentration du gaz toxique surveillé dans l’air environnant.

Le risque principal de l’effet toxique se porte sur la respiration de ces gazs par les habitants aux environs, qu’ils se situent à l’extérieur ou à l’intérieur des bâtiments.

Projection

Suite à un accident, il se peut qu’une usine “projette” des débris autour d’elle, dans les environs. Selon sa situation géographique, les débris de l’entreprise peuvent endommager des personnes ou des habitations (immeuble, maison, appartement…). Ce type de risque est identifié par l’historique. Il est très difficile de l’identifier en amont d’un premier évènement de projection.

Quels sont les risques technologiques non inclus dans le Plan de Prévention des Risques technologiques (PPRt) ?

Accident industriel

L’accident industriel est bien un risque technologique ou encore industriel. Pourtant, il ne fait pas partie du Plan de Prévention des Risques technologiques(PPRt). C’est un risque industriel, certes, mais c’est un risque intrinsèque à l’existence même d’un bâtiment abritant une activité industrielle. Pour toute habitation proche d’une usine ou d’une industrie quelconque, un risque d’accident industriel existe.

Accident nucléaire

De la même manière que l’accident industriel, le risque d’accident nucléaire est propre à une centrale nucléaire. Dès qu’elle existe, le risque existe pour la population habitant à proximité. Il n’est pas nécessaire d’ajouter l’accident nucléaire au Plan PPRt.

Rupture de barrage

Exactement comme l’accident industriel et l’accident nucléaire, le risque d’une rupture de barrage existe dès lors qu’un barrage est mis en activité. Le Plan de Prévention des Risques technologiques (PPRt) n’a aucune plus-value à le mentionner.

Transport de matières dangereuses

Dans le cadre de certaines activités, des usines et autres industries peuvent être amenées à transporter ou à faire venir des matières dangereuses. Ce risque technologique existe. Néanmoins, il est difficile de l’identifier et de mettre des actions en place dans le cadre du PPRt. Le transport de matières dangereuses est un phénomène aléatoire.

Suite à la catastrophe AZF, le Plan de Prévention des Risques technologiques a vu le jour. Depuis, le diagnostic immobilier d’Etat des Risques et Pollutions s'appuie sur ce document officiel approuvé par la préfecture pour effectuer son analyse et transmettre les risques technologiques existants. Même si certains risques sont exclus par leur nature même, le document ERP balaye différents risques existants dans une industrie située à proximité d’une habitation.

Pour aller plus loin :

Articles L. 515-15 à L. 515-26 et R. 515-39 à R. 515-50  du Code de l’Environnement
Loi n° 2020-1525 du 7 décembre 2020 d’accélération et de simplification de l’action publique
Loi n° 2020-1721 du 29 décembre 2020 de finances pour 2021
Décret n° 2020-133 du 18 février 2020 portant diverses dispositions en matière de protection des intérêts de la défense nationale
Loi n° 2019-1147 du 8 novembre 2019 relative à l’énergie et au climat
Décret n° 2017-780 du 5 mai 2017 relatif aux plans de prévention des risques technologiques.