Désormais, en cas de mise en location ou de vente d’un bien immobilier, le propriétaire actuel doit obligatoirement présenter un diagnostic sur le risque potentiel d’exposition au radon. La présence de radon potentiel est analysée et précisée dans l’État des Risques et Pollutions (ERP). Il s’agit d’un des diagnostics immobiliers, qui vient compléter le Dossier de Diagnostic Technique (DDT). Le radon est un risque potentiel encore trop méconnu, et pourtant ses méfaits sur la santé sont avérés tout comme le tabac. Zoom sur ce gaz radioactif appelé “radon”.
vous pouvez à tout moment consulter la carte radon France pour vérifier si vous êtes concernés
Une fois que vous aurez commandé votre État des Risques et Pollutions (ERP), vous pourrez remarquer que dans ce document, se glisse une catégorie dédiée spécifiquement à l’exposition au radon. Ce sont des résultats précieux à obtenir. Le risque de radon se mesure. Ces mesures indiquent les possibles conséquences d’une exposition au radon potentiel sur la santé et sur l’environnement. Le diagnostic ERP sert à communiquer ces résultats.
Pour en savoir plus sur les origines du radon, nous allons devoir développer quelques notions de chimie. Connaissez-vous peut-être l’uranium et le radium ? Ces 2 atomes chimiques sont présents naturellement dans les sols et dans les roches. Ce sont eux qui sont à l’origine du radon.
En effet, le radon est un gaz radioactif qui provient de la désintégration de l’uranium et du radium. Le radon, stocké dans les roches, voit sa radioactivité diminuer de moitié au bout de 4 jours. Néanmoins, les roches s’effritent et une partie de ce gaz peut s’échapper dans l’atmosphère.
Il est difficile de se prémunir du radon car c’est un gaz radioactif, inodore et incolore. Seul moyen : la recherche de sa concentration moyenne (recevant du sol) pour connaître sa présence et son niveau de dangerosité. Nous savons que le radon est vite dilué dans l’air. Cependant, il faut différencier l’air extérieur et l’air intérieur. La concentration moyenne de radon sera bien plus élevée dans des espaces plus fermés (comme dans des bâtiments, des maisons, des immeubles, des appartements, des immeubles recevant du public…).
Il est important de mentionner une grande disparité géographique sur ce risque de radon avec des rayonnements ionisants différents selon les lieux. Les mêmes établissements ou des bâtiments n’auront pas forcément la même information dans l’ERP, selon leur localisation. C’est pourquoi la mesure doit être locale, sur les différentes communes et les différents lieux de France.
Les résultats dépendent de l’environnement (surtout du sol), de la construction des bâtiments et des établissements (comme les sanitaires). Il est donc essentiel d’effectuer ces mesures de niveau sur le sol des communes de France par rapport aux rayonnements ionisants.
Si vous êtes en recherche d’une nouvelle habitation, ne négligez pas l’information sur l’exposition au radon. L’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) peut vous aider à éclairer votre recherche…
Il existe une cartographie sanitaire du potentiel du radon en France. Ces mesures et ces zones sont établies selon les formations géologiques variées. C’est l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) qui définit cette carte et en effectue sa gestion en fonction de la réglementation. Le travail de l’institution IRSN constitue à classer le niveau d’exposition au radon potentiel dans le sol des communes de France en 3 catégories :
L'IRSN apporte une aide précieuse dans la gestion de la mesure du risque lié à l’exposition au radon potentiel. C’est un allié pour travailler sur la prévention du risque de cancer lié au radon.
Depuis 1987, le radon est dans le viseur du corps médical, dont la médecine du travail. Classé comme cancérogène, ce gaz radioactif est un des facteurs connus de risque de cancer. Il rejoint et se rapproche du tabac, lui aussi vecteur prouvé du cancer.
Inhalé, le radon prend le chemin des voies respiratoires. Il se dépose alors doucement et sans manifestation notoire, le long des voies respiratoires. Résultat : le radon est la deuxième cause de mortalité du cancer du poumon, après le tabac.
D’après les études, le risque de développer un cancer lié au radon est lié à la durée d’exposition avant tout. Une personne qui passe 2h dans une mine d’uranium aura moins de risque de développer un cancer du poumon qu’une personne qui vit pendant plusieurs années dans une maison ou un immeuble recevant du public qui contient du radon.
C’est pourquoi la médecine du travail suit de près les évolutions liées à la prévention, à la gestion et aux actions proposées pour la sûreté des habitants ET des collaborateurs. Oui, la sûreté des collaborateurs doit rester une priorité.
Le cancer lié à l’exposition au radon est un fait. La médecine du travail peut même exiger des travaux à l’employeur. Par exemple, des travaux de ventilation du lieu de travail pour évacuer la présence de radon à l’intérieur du bâtiment et éviter que le radon ne se dépose dans le poumon du collaborateur.
Dans une bâtiment comme une maison, les concentrations de radon dépendent essentiellement de 3 points :
Le radon entre dans une maison ou dans un immeuble principalement par les pièces en contact avec le sol, c’est-à-dire rez de chaussée, caves ou vide-sanitaires. Plus exactement, le radon entre principalement via :
Comment le radon entre dans un bâtiment (maison et immeuble) ?
A retenir : plus le bâtiment sera ventilé, moins les concentrations en radon seront fortes. Et inversement.
Même si le risque du radon est connu depuis 1987, ce n’est que depuis le 1er juillet 2018 que le risque de radon est officiellement communiqué aux futurs locataires et acheteurs de bien immobilier. Il vient compléter les autres risques : risque minier, risque d'inondation, risque sismique,...
Comment est-ce communiqué ? Grâce à l'État des Risques et Pollutions (ERP), un document obligatoire remis en annexe du contrat de bail ou de vente en complément du Diagnostic Technique immobilier. Pour plus d’informations sur le contenu d’un ERP, lisez notre article “Que contient un ERP ?”
Dans l’ERP, les locataires et futurs acheteurs y verront 2 renseignements :
Pour mieux visualiser, voici un exemple du formulaire d'État des Risques et Pollutions (ERP, ex-ERNMT) :
A savoir :
L’arrêté du 27 juin 2018 a défini 3 zones à risque potentiel pour catégoriser la concentration du radon en France. Plus de 7 000 communes sont référencées en zone 1 (risque faible), zone 2 (risque modéré, avec des facteurs géologiques favorisant le transfert du radon) ou zone 3 (risque élevé). L’État des Risques et Pollutions, lui, mentionne essentiellement si OUI ou NON l’immeuble est situé dans une zone 3 dans un souci de prévention. Néanmoins, sur le récapitulatif, vous pourrez connaître précisément le numéro de la zone.